– Alliances Abroad a mis en place le programme Career Escape avec des offres de stage aux Etats Unis. Ce programme est ouvert aux étudiants et aux récents diplômés qui souhaitent acquérir une experience internationale dans leur domaine de compétence. Stages pour la plupart rémunérés.
– Calvin Thomas propose des stages rémunérés aux Etats Unis et des premiers emplois clés en main, sur une durée de 12 à 18 mois et émet le formulaire DS-2019 à travers son programme workin’USA.
– International Profiles existe depuis 2005. L’agence propose de mettre en relation entre des étudiants et des entreprises françaises ou américaines aux Etats Unis pour des stages de 3 à 6 mois.
– L’OSIC (One Stop Internship Center) propose également de placer des étudiants en stage dans des entreprises américaines, grâce à “un réseau d’employeurs très important” en contact avec l’OSIC. Pour ceux qui ont déjà trouvé un employeur, l’OSIC propose également de s’occuper des démarches administratives concernant les Visa J-1. Durée des stages proposés: de six à dix-huit mois.
– Experiment France, agence spécialisée dans les “échanges culturels internationaux“, propose des formules clés en main pour des stages entre mai et octobre, dans la région de Chicago, et dans des secteurs tels que le commerce, le marketting, la finance, l’ingéniérie, l’informatique, le droit, etc. Si la rémunération n’est pas garantie, les formules comprennent l’hébergement en demi-pension, le transfert à l’aéroport, les démarches de visa, l’assurance médicale et accident, ainsi qu’un encadrement sur place, par un responsable local.
– Terra Lingua, autre agence spécialisée dans les séjours linguistiques propose également des stages non rémunérés de 1 à 3 mois dans l’Oregon, avec hébergement inclus.
– SILC propose, parmi différentes formules de séjours linguistiques, des stages allant de l’observation (1 à 3 mois) au stage de qualification en entreprise (12 à 18 mois rémunérés).
Les agences de placement en stage aux Etats Unis
Comment trouver un stage aux Etats Unis?
LIRE LA VERSION 2014 de cet article ici
Faire un stage aux Etats Unis, c’est d’abord se soumettre à un cadre légal strict: ils ne sont possibles que dans le cadre de programmes structurés par des organismes sponsors, habilités par le Département d’Etat américain à délivrer le formulaire D-2109, prérequis nécessaire à l’obtention du visa prévu pour les stagiaires, appelé visa J-1.
L’idée est d’apparenter ces expériences à une formation professionnelle plus qu’à un véritable travail. Du coup, il existe un certain nombre de professions dans lesquelles il n’est pas possible de faire des stages aux Etats Unis. La liste de ces activités est publiée par le Département d’Etat Américain aux affaires culturelles et à l’éducation . De la même manière, la règlementation se veut de plus en plus stricte, notamment depuis les nouvelles normes entrées en vigueur en juillet dernier: la durée d’un stage est de 18 mois maximum et ne peut désormais plus être obtenu qu’une seule fois dans le cadre de sa formation. Plus d’informations sur le cadre légal? Voir la page dédiée aux stages du site de la Maison des Français de l’Etranger.
Trouver un employeur.
Deux solutions: la démarche personnelle ou les agences de placement. Dans le premier cas, les spécialistes sont unanimes: cibler au maximum son projet en fonction de ses propres attentes et de la façon dont on veut enrichir son CV. “Envoyer 500 CV aux entreprises américaines ou françaises basées aux Etats Unis ne vous apportera que des réponses négatives” affirme Maryam Bozorgmehr, la directrice de l’agence Parenthèse Paris, spécialisée dans les programmes de jobs et de stages à l’étranger. ” Démarcher les entreprises pour un stage aux Etats Unis est souvent une aventure personnelle, entre networking et candidatures spontanées. Néanmoins, les agences de placement se chargent de trouver des stages à l’étranger, ainsi que la prise en charge de la demande de visa, et bien souvent l’hébergement, voire les cours de perfectionnement en anglais. Bref, une option qui facilite bien des démarches, bien que le coût de ces formules “clé en main” soit assez élevé, pouvant aller de 550 à 2000 euros, voire plus, selon le type de service et la durée du séjour proposé. A voir, donc, surtout si le stage n’est pas rémunéré. Vous trouverez ici une liste non exhaustive d’agences de placement.
Pour d’autres, on n’est jamais mieux servi que par soi même. Mais à condition de savoir où chercher. A cet effet, plusieurs organismes publient des revues dans lesquelles on trouve des annuaires ou des listes d’entreprises:
– Le Centre Français du Commerce extérieur (CFCE) propose la consultation sur place, à Paris, des listes d’entreprises. On peut par ailleurs se les procurer à la Librairie du Commerce international. Voir sur le web: Ubifrance
– La Chambre de Commerce Franco-Américaine à Paris publie également une liste de ses entreprises adhérentes sur le territoire Français et Américain. Le site internet propose également des offres d’emplois, ainsi que l’annuaire des chambres de commerce Franco-Américaines aux Etats Unis.
Eventuellement, consulter les magazines économiques américains, tels que Fortune, Business Week ou Forbes peut être utile, ces derniers publiant régulièrement des listes des entreprises américaines les plus importantes. Enfin, le site du New York Times propose des petites annonces spéciales pour les bilingues.
Enfin, certains organismes, comme le CCUSA offrent des stages pratiques aux Etats Unis pour un maximum de 6 mois. Les candidats ont la responsabilité de trouver une société qui leur offre un programme de stage dans l’une des catégories approuvées par l’organisme. Le CCUSA aide à coordonner les candidatures et les entreprises.
Une fois votre stage dégoté, il vous faudra aquérir le fameux Visa J-1 et passer obligatoirement par un organisme sponsor. Cela dit, prendre contact avec un organisme sponsor avant d’avoir trouvé votre employeur n’est pas inutile, dans la mesure où la plupart d’entre elles vous donneront les bons conseils et les bonnes adresses pour optimiser vos recherches, même si elles ne sont “pas des agences de placement” comme l’affirme M. Bozorgmehr à Parenthèse Paris.
Les organismes sponsor et les chambres de commerce
Il existe plusieurs organismes spécialisés dans les programmes de stages internationaux aux Etats Unis. Ils sont les seuls à être habilités à délivrer le fameux formulaire D-2019, sésame qui vous permettera d’obtenir le visa J-1, catégorie “intern”, que votre stage dure plus ou moins de 3 mois ( 18 mois maximum). Vous pouvez soit vous adresser directement à eux, soit passer par votre employeur si vous avez déjà été recruté. Dans un certain nombre de cas, les entreprises travaillent directement avec les organismes sponsor, comme ça été le cas pour Nicolas, étudiant à Science Po Paris, qui vient de faire un stage d’un an à Calyon, une banque d’investissement française basée à New York. “A partir du moment où j’avais passé mon entretien à Paris, la boîte s’est chargée de m’obtenir mon visa” dit-il. Certaines entreprises elles-mêmes peuvent être habilitées par le Département d’Etat, mais c’est un cas de figure assez rare, surtout depuis la nouvelle règlementation. “L’alourdissement des procédure encourage les entreprises à passer par des organismes tiers” ajoute Mme Bozorgmehr.
– Le Council for International Educational Exchange (CIEE) existe depuis 1947, c’est le plus gros organisme sponsor aux Etats Unis, avec plus de 5000 stagiaires par an sur l’ensemble du territoire américain. Depuis 2004, le CIEE est en partenariat exclusif avec l’agence Parenthèse Paris.
– L’AIPT, propose, outre les démarches de visa, d’aider à la recherche d’un stage aux Etats Unis.
– IIUSA est un organisme sponsor qui aide à la recherche d’un stage aux Etats Unis, plus particulièrement en Californie.
Les Chambres de Commerce franco-américaines
Une autre solution consiste également à passer par les chambres de commerce franco-américaines implantées dans plusieurs grandes villes des Etats Unis. Pour Christopher Gallagher, le directeur exécutif de la chambre de commerce franco-américaine de New York, cela permet notamment de cibler son projet: “75% de nos stagiaires travaillent dans la banque et dans la finance (…) nous ne sommes pas une agence de placement, mais nous conseillons fortement aux candidats d’avoir une idée précise de ce qu’ils veulent faire“. A Paris, la chambre de commerce franco-américaine propose d’ailleurs une liste de plusieurs centaines d’entreprises américaines et françaises adhérentes.
– L’European American chamber of commerce de Paris, voir sur le site web la liste des chambres de commerce sur le territoire américain.
– La chambre de commerce franco-américaine de New York s’occupe de déterminer l’éligibilité du stagiaire pour un visa J-1, et permet aux candidats d’accéder à de nombreuses informations sur les entreprises new yorkaises, notamment dans la finance.
Pour se renseigner sur les visas:
Ambassade des États-Unis en France
2 avenue Gabriel
75008 Paris, France
Tel: 01 43 12 22 22
Fax: 01 42 66 97 83
Consulat Américain
2, rue Saint-Florentin
75382 Paris Cedex 08
Tel: 01 43 12 22 22
Fax: 01 42 66 97 83
French american psyché
Faut-il y voir la proximité de Woodstock (à 2 heures de voiture de la Grosse pomme, environ) ajoutée à une bonne dose de francophilie ? Peut-être. C’est en tout cas à New York, sur l’éclectique label Kemado records, que sort la compilation Voyage : Facing the history of French modern psychedelic music. Soit la fine fleur d’une nébuleuse de musiciens français relisant à la sauce d’aujourd’hui le rock cosmique d’hier.
Tout commence par une rencontre : en découvrant Romain Turzi , qui s’est fait un nom avec son groupe éponyme et son album A, les têtes pensantes du label – Andres Santodomingo et Jeff Kaye– ont vent d’une micro-scène psychédélique parisienne. Une communauté de groupes amis ayant emprunté la voie musicale tracée par des prédécesseurs allemands comme Can, Neu, Faust ou Kraftwerk. Coup de foudre : Kemado décide de sortir l’album aux Etats-Unis (date prévue le 4 septembre) et d’y adjoindre une compilation, sous la forme d’une carte dotée d’une adresse web et d’un code permettant de la télécharger gratuitement. « Ce sont Arthur et Romain, les membres de Turzi, qui ont créé cette compilation, raconte Jeff Kaye. Nous trouvions intéressant qu’en France, des groupes dont nous n’avions jamais entendu parler jouent cette musique magnifique. La meilleure façon de la rendre accessible consistait à créer une thématique autour de Turzi. » La compilation sera également téléchargeable de façon payante sur ITunes.
Affublés de patronymes qui rappellent une époque tournée vers les horizons interstellaires – Aqua Nebula Oscillator, Total Peace, Musikæsphera…–, les quinze groupes présents s’attaquent aux seventies. Plutôt du versant sombre que de l’optimisme flower power : on plane, oui, mais au milieu de la mer de nuages noirs d’un rêve agité. « Ces groupes parcourent toutes les couleurs de la musique que nous aimons sur notre label, en mêlant acoustique et électronique, insiste Jeff Kaye. Et tout en conservant une vraie continuité sonore entre eux. »
Les hippies y ont du vague à l’âme et aiment s’y livrer à de longues improvisations déjantées (voir le bien nommé Mantra I du groupe Mogadishow). Les mélodies et riffs de guitare virent à l’obsession, les basses martèlent le tempo de longues cavalcades, les incantations, quand chant il y a, s’y font en anglais … A noter, le rock évasif de Los Chicros qui rendent un hommage vibrant à la Nouvelle-Orléans post-Katrina. Et s’il est parfois difficile de s’y retrouver quand la purée de champignons hallucinogènes vire au gloubiboulga, ce disque réjouira ceux qui souhaitent replonger dans le Summer of Love sans partir à la recherche d’un vieux 33 tours de Jimmy Hendrix.
Et en attendant le 4 septembre, on peut toujours se rendre à l’exposition que le Whitney Museum consacre à l’art psychédélique.
Voyage : Facing the history of French modern psychedelic music, disponible avec la version américaine de l’album A de Turzi.sur Kemado records. Sortie prévue le 4 septembre (disponible également sur ITunes à partir de cette date). L’album de Turzi, est disponible en France sur le label Record Makers.
Turzi doit se produire à New York le 14 octobre prochain.
Sarkozy, "meilleur ami des Républicains" ou "social-démocrate"?
Michael Moran, du CFR tente d’y voir clair dans les jugements Américains sur les trois premiers mois de Nicolas Sarkozy. Pas facile. D’un côté, les Républicains, particulièrement les candidats pour 2008, s’enflamment et rivalisent d’amabilité vis-à-vis du président français.
Mais de l’autre côté, les gardiens de l’orthodoxie conservatrice américaine s’alarment et tentent de réveiller les politiciens enamourés en tentant de les convaincre que leur héros et plus un social démocrate qu’un “supply-side conservateur” (si quelqu’un à une proposition de traduction non littérale… Je pense qu’on dirait sans doute “ultra-libéral”, mais évidemment la connotation n’est pas la même).
Et comme d’habitude, rappelle le chroniqueur du CFR, le coup de pied de l’âne est venu du Wall Street Journal, qui trouve Sarkozy “très ancien régime”…
Participez au débat en postant vos commentaires ci-contre.
Lire ici l’analyse du CFR
Globalement warming
«Donald Rumsfeld a quitté le Pentagone, Nicolas Sarkozy est arrivé au palais présidentiel de l’Elysée et – voilà – cinq ans de froideur de Washington à l’égard de la France se terminent.» Le Washington Post raconte comment des deux côtés, on rattrape le temps perdu. Un porte-avion américain a fait étape à Cannes, le secrétaire à la Défense, la secrétaire d’Etat et pas moins de quatre juges de la cour suprême sont allés en visite en France. Et le dernier salon du Bourget en juin comptait 27 représentants du Pentagone, contre zéro en 2003.
Question réchauffement franco-américain, le Los Angeles Times met le succès du film Ratatouille dans le même sac que le pique-nique de Bush et Sarkozy. «Soit la nourriture est un facteur clé des relations géopolitiques, soit les américains ont changé d’avis à propos de la France.»
La plupart des journaux américains ont relevé la visite de Bernard Kouchner à Bagdad, interprétée comme annonçant une nouvelle implication de la France en Irak dans un rôle de médiateur. «Vendre l’idée d’un plus grand engagement en Irak aux Français pourrait s’avérer difficile», note Katrin Bennhold dans le New York Times.
Elaine Sciolino du New York Times a lu le livre de Yasmi Reza. Son article comprend la plus longue parenthèse du monde (14 lignes) sur les problèmes de poids «bien documentés» de Nicolas Sarkozy et les efforts de Paris Match pour les gommer en photo.
Dans le Washington Post, le chroniqueur conservateur George Will appelle les conservateurs américains à revenir sur terre à propos du nouveau président français. Sarkozy est «une fontaine de formules suspicieusement opaques» quand il parle d’économie et semble défendre un protectionnisme assumé. Sous le titre «ce que Sarkozy ne changera pas», il rappelle aussi que Ségolène Royal a obtenu la majorité des voix des électeurs dans les tranches d’âge de la population active.
Chicago attend l’extradition par la France d’un homme suspecté d’avoir assassiné un dermatologue pour se venger d’un traitement contre l’acné qui l’aurait rendu impuissant. La France refuse parce que Hans Peterson a aussi la nationalité française. Les sénateurs Dick Durbin et Barack Obama ont adressé une lettre à Bernard Kouchner le priant de changer d’avis, résume le Chicago Tribune. Un chroniqueur du Chicago Herald propose de l’échanger contre Manuel Noriega dont la France souhaite l’extradition.
Jusqu’à présent, explique le New York Times, les programmes de classe bilingue des écoles publiques de New York n’avaient lieu qu’en espagnol ou en chinois, des langues considérées comme des «outils pratiques pour des succès futurs». Des cours se feront aussi en français à partir de la rentrée. De l’avis du groupe de parents derrière cette initiative, il ne fut pas aisé de «convaincre d’autres parents que le français pouvait être utile pour plus que pour regarder des films d’art et essai ou lire une carte des vins».
Le Washington Post a rencontré Julie Delpy à l’occasion de la sortie de son film. Malheureusement, le jour de l’interview, elle est barbouillée après une intoxication alimentaire. Elle commande des carottes à la vapeur. «Zey loaded zis with so much butter zat I am going to zrow up», dit elle en anglais. C’est pas gentil de se moquer des gens qui ont un accent.
Je ne sais pas par quel mystère, ce dessin du New Yorker du 23 juillet avait échappé à cette revue de presse. On voit un couple qui se pomponne pour sortir. «Pas la peine de te laver, dit Monsieur à Madame, on va voir un film français».
Du rififi dans le Charolais
Avec un chef réputé, Philippe Roussel, originaire de Guérande et renommé pour son Café d’Alsace, avec un propriétaire expert en “vrai-faux” bistro français, Simon Oren ( French Roast, Café d’Alsace et Marseille), Charolais avait tout pour réussir. Boeuf bourguignon, coq au vin, le “steakhouse à la Française” proposait le meilleur de la cuisine bourguignonne, à des prix raisonnables. Inutile de saliver : moins de deux semaines après son ouverture, Charolais n’est plus. En passant au coin de Varick Street, une stèle remplace le traditionnel menu affiché, et indique la fermeture du restaurant.
Mais que s’est-il vraiment passé ? Retour sur le feuilleton “Charolais”.
Premier épisode : le restaurant devait à l’origine porter le doux nom de La Moelle, puis Charolais. Il ouvre finalement le 20 Juillet sous le nom Côte d’Or. La Moelle ne sonnait pas bien et était difficile à comprendre pour les américains. Charolais ne convenait pas non plus car le restaurant ne parvenait pas à trouver un fournisseur de viande de Charolais, selon Gael Greene, la grande prêtresse de la gastronomie new yorkaise, qui commet son “Insatiable Critic,” dans les colonnes du New York Magazine chaque semaine.
Deuxième épisode : les responsables doivent changer le nom, Côte d’Or étant déjà pris notamment par l’entreprise de chocolat belge éponyme, raconte encore Gael Greene qui a suivi toute l’histoire. Dans le même temps, Roussel parvient à trouver un fournisseur de viande de Charolais situé dans le Montana. Le restaurant peut revenir à son concept originel. Le 27 Juillet, feu Côte d’Or, vive Charolais.
Troisième épisode : quelques jours plus tard, le 13 Août, Charolais ferme subitement. “La devanture du restaurant était cachée par des échafaudages. Nous ne pouvions pas nous servir de la terrasse,” dit Philippe Roussel. Les “barricades” du propriétaire, qui devaient n’être qu’éphémères, rendaient apparemment l’entrée périlleuse. La malédiction Charolais continue donc. “Si Charolais avait ouvert à peu près n’importe où à Manhattan sauf dans ce coin malaisé de Varick Street, il y aurait eu une file d’attente dans tout le block. La formule était très bonne et la cuisine délicieuse,” renchérit Gael Greene.
Nul ne sait si Charolais va rouvrir. “La réouverture est prévue pour l’automne,” assure une attachée de presse du restaurant. “Peut-être avec un concept repensé“, ajoute un autre responsable des relations publiques. D’autres sons de cloche se font entendre dans l’industrie. Les investisseurs auraient-ils changé d’avis et décidé de cesser les frais ? Simon Oren aurait-il souhaité se consacrer à d’autres projets et d’apporter son aide à Andi D’Amico et Robert Guarino du bistrot Marseille pour leur tout nouveau restaurant italien dowtown Nizza ? “Dans cette histoire, avec la fermeture de Charolais, ma critique initialement prévue n’a pas été publiée, et j’ai dû en réécrire une autre en quelques heures” soupire Gael Greene.
"Une nouvelle ère dans les relations entre Washington et Paris"
French Morning: Nicolas Sarkozy reçu « comme un ami de la famille » à Kennenbunkport, Bernard Kouchner en visite surprise à Bagdad. Au delà de l’aspect médiatique, peut-on parler d’une nouvelle diplomatie franco-américaine?
Charles Kupchan: Oui. Je pense que nous sommes au début de ce qui pourrait être un changement substantiel dans les relations franco-américaines. Je suis supris de voir la rapidité avec laquelle le ton et l’ambiance ont changé. Avant son élection, tout le monde savait que Sarkozy était plus pro-américain que les autres présidents de la Veme République. Durant la campagne, il a clairement annoncé qu’il adopterait une approche différente de celle de ses prédécesseurs. Mais je pense également qu’il devra être prudent dans ses relations avec les Etats Unis, du fait de la longue histoire faite de rivalités entre les deux pays. Effectivement, je suis assez surpris de la façon dont Sarkozy a mené les choses, passant ses vacances ici aux Etats Unis, se rendant à Kennenbunkport pour un déjeuner informel avec la famille Bush, et, plus récemment avec la visite de Bernard Kouchner en Irak. Cela aussi est un signe fort, qui suggère que la France est prête à jouer un rôle politique beaucoup plus significatif pour essayer de stabiliser l’Irak. Autant de changements qui viennent suggérer une nouvelle ère dans les relations entre Washington et Paris.
French Morning: Dans le New Yorker cette semaine, Adam Gopnik parle de l’élection de Nicolas Sarkozy comme le “possible marqueur du début de la période post-Américaine”. En 2002, vous prévoyiez l’avènement d’un monde multipolaire*: y sommes-nous arrivés?
Charles Kupchan: Je dirais que Sarkozy représente certainement une rupture avec le passé. Il est issu d’une nouvelle génération d’hommes politiques français, n’ayant ni le même profil, ni le même parcours que la génération de l’après guerre, du Général de Gaulle à Jacques Chirac. D’une certaine manière, Nicolas Sarkozy ralentira le processus de résistance Européenne à la puissance Américaine: quand Chirac et Shroeder étaient au pouvoir, ils essayaient activement de construire l’Union Européenne comme un contrepoids aux Etats Unis. Je pense que sous Sarkozy et Merkel, l’Union Européenne sera plus atlantiste. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas en train d’aller vers un monde multipolaire. Je pense que nous y sommes déjà. La Chine, l’Inde, la Russie sont aujourd’hui des acteurs de premier plan. Mais je ne pense pas que Sarkozy joue un rôle là dedans. Sur bien des aspects, il va aider à garantir de meilleures relations transatlantiques. Je pense que nous sommes à un moment où l’influence des Etats Unis est en baisse. Cela va être extraordinairement difficile pour les Etats Unis de se remettre de la guerre d’Irak, avec le grand coup que porte ce fiasco à l’image de l’Amérique dans le monde. Mais c’est un développement qui est assez séparé de l’élection de Sarkozy. Je pense plutôt que le gouvernement Français dirigé par Sarkozy va aider les Etats Unis parce que la France est aujourd’hui plus disposée à être un partenaire plus fiable, ce qui est exactement ce que nous avons vu aujourd’hui avec la visite du ministre des affaires étrangères en Irak.
French Morning: D’un autre côté, Gordon Brown semblait plus distant vis à vis de George W. Bush. Nicolas Sarkozy va-t-il remplacer Tony Blair?
Charles Kupchan: Je n’irai pas aussi loin. Je pense effectivement que Gordon Brown va certainement garder plus de distances par rapport à Washington, contrairement à Tony Blair, mais je ne vois pas non plus Nicolas Sarkozy remplacer M. Blair. Je n’imagine pas les relations franco-américaines ressembler aux relations anglo-américaines. Néanmoins, je pense que, au lieu d’avoir affaire à des relations diplomatiques marquées par l’idéologie, les relations franco-américaines seront plus marquées par le pragmatisme. Il y’aura bien des sujets sur lesquels les deux pays resteront en désaccord, mais je pense qu’il y’aura plus de points sur lesquels les deux pays travailleront ensemble et auront des perspectives communes.
French Morning: Selon vous, quelles sont les attentes de la Maison Blanche vis à vis de la France, notamment sur la question irakienne et la “guerre contre le terrorisme”?
Charles Kupchan: Je suppose que l’Administration Bush doit se réjouir de voir que le gouvernement français s’est engagé sur la question irakienne. Alors que la plupart des alliés de Washington sont en train de quitter l’Irak, voilà un pays qui vient prendre les devants pour essayer de trouver une issue positive à la crise. C’est un fait qui doit être certainement accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par Washington, mais je pense toutefois que personne ne se fait d’illlusions: les troupes françaises ne débarqueront pas en Irak lundi prochain, mais, on assiste clairement à une prise d’initiative de la France pour essayer de stabiliser le pays, là où les Etats Unis n’ont pas vraiment brillé jusqu’alors…
French Morning: Pensez-vous que ce rapide réchauffement des relations franco-américaines aura une influence sur des grands dossiers internationaux comme le Proche et le Moyen Orient, où les positions françaises ne sont pas susceptibles de changer?
Charles Kupchan: Je pense qu’il y’aura des conséquences positives, que nous verrons plus de coopération sur le processus de paix au Proche Orient et sur la stabilisation du Moyen Orient. Sur l’Afghanistan, la France et les Etats-Unis n’ont pas d’autres choix que celui d’une coopération renforcée. Je pense également que Sarkozy pourrait rejoindre Bush pour essayer d’imposer des sanctions à l’Iran. En même temps, toute option militaire prise par Washington contre Téhéran pourrait ne pas être soutenue par la France ou n’importe quel autre pays en Europe. Il y aura toujours des différences d’opinion sur d’autres sujets, notamment le processus de paix au Proche Orient. Je ne dis donc pas que les choses couleront d’elles mêmes. Il y’aura toujours des sujets de discorde. Je ne serais par ailleurs pas surpris que Sarkozy se trouve confronté à des résistances internes, en France. Il a démarré très fort, depuis son élection, sur la poltique étrangère comme sur la politique intérieure, mais, selon moi, il y aura un retour de baton.
French Morning: Nicolas Sarkozy est-il trop atlantiste?
Charles Kupchan: Il y a en France une tradition de résistance politique, à travers les manifestations, les grèves, etc. Je pense que, notamment sur des questions comme la réforme de la fiscalité ou la réforme du droit du travail, Sarkozy rencontrera des blocages. De ce point de vue, son côté pro-américain pourrait se retourner contre lui en cas de conflit intérieur. Il est difficile de savoir sur quel sujet cela émergera, mais je pense qu’il y a cette possibilité. Je pense également que, dans un futur proche, il pourrait rencontrer des réticences de la part de ses collègues européens. Même si il a fait un très bon travail lors du dernier Conseil européen, notamment sur l’adoption du traité simplifié par les Polonais, il a suscité quelques craintes chez d’autres partenaires comme les Allemands ou chez les Portugais. Le risque est qu’il soit d’avantage perçu comme un président Français que comme un leader Européen.
*Charles Kupchan, The End of American Era. US Foreign Policy and the geopolitics of the twenty-first century, Knopf, New York, 2002.
Classes bilingues français- anglais
Gloire pour l’EFNY (Education française à New York)! La poignée de parents d’élèves français qui ont crée l’association en 2005 afin d’obtenir l’ouverture de classes bilingues dans le système public new-yorkais est la vedette d’un article du NYT publié aujourd’hui.
French Morning vous a souvent parlé de cet effort (ici notamment) qui culmine avec l’ouverture, à cette rentrée, de 3 programmes:
-PS 125 (West Harlem, près de Columbia University, 123rd street and Amsterdam- PLAN ICI).
-PS 58 (Caroll Garden à Brooklyn, 330 Smith Street- PLAN ICI
-MS 22 Jordan Mott (dans le Bronx. Voir ici l’article de French Morning sur cette expérience orginale d’un collège du Bronx qui se sert du français pour sortir de la difficulté).
Les deux écoles primaires, PS 125 et PS 58 commencent cette année avec une classe de kindergarden chacune, puis prévoient d’ouvrir une nouvelle classe par niveau chaque année.
Un autre groupe de parents dans la Queens travaille également à la mise en place de classes bilingues, pour la rentrée 2008.
CONTACTS:
EFNY
Pour les inscriptions:
-PS 58 (Brooklyn)- Tel: 718-330-9322
–PS 125 (Harlem)- Tel: (212) 666-6400
Ambassadeur d'ouverture
C’était dit-il “le rêve de (s)a vie: devenir ambassadeur à New York”. Ce qui ne faisait sans doute pas partie du rêve, c’était d’être nommé par un président de droite à ce poste prestigieux. Car s’il insiste sur sa qualité de fonctionnaire, donc “serviteur de l’Etat”, Jean-Maurice Ripert est bien un “diplomate de gauche”, ancien conseiller diplomatique de Lionel Jospin, et membre de plusieurs cabinets de ministres socialistes. Le voilà donc ambassadeur de l’ouverture sarkozyenne. Avec Jean-Christophe Rufin, l’ex French doctor et écrivain nommé à Dakar, il est un des nouveaux ambassadeurs arrivés dans les bagages de Bernard Kouchner, dont il est un proche. Il a, avec lui, beaucoup défendu le “droit d’ingérence”. Ensemble ils ont notamment participé à la rédaction de la première résolution des Nations Unies qui introduisait le concept, en 1991, à propos du Kurdistan irakien.
S’il a été ambassadeur en Grèce, Jean-Maurice Ripert est d’abord un expert du “multilatéral”. Il fut patron de la direction Nations Unies au ministère français des Affaires étrangères et il arrive à New York en provenance de Genève où il était déjà ambassadeur auprès des organisations des Nations Unies basées là-bas. En arrivant dans le bâtiment de Turtle Bay, le diplomate marche aussi sur les traces paternelles. Jean Ripert, son père, décédé en 2000, fut Secrétaire général adjoint des Nations Unies puis Directeur général du développement et de la coopération économique.
Amitiés perdues
Des rumeurs, et des articles de presse, ont assuré que Bernard Kouchner voulait faire de Ripert son directeur de cabinet, choix refusé par l’Elysée. “Médisances” a assuré Jean-Maurice Ripert rencontrant les correspondants de la presse française à New York, quelques jours après son arrivée. “Croyez-moi, le poste de directeur de cabinet, enfermé dans un cagibi 16 heures par jour; ça ne me fait pas rêver”.
En occupant le siège français au Conseil de sécurité, Jean-Maurice Ripert aura sans doute plus de visibilité qu’au cabinet de son ministre et ami. Sa nomination par Nicolas Sarkozy n’est en tout cas pas passée inaperçue à gauche. Ripert n’est pas seulement un diplomate classé à gauche. Il est un membre de la “bande d’amis” de François Hollande, bande issue de la promotion Voltaire de l’ENA, en 1980. Un autre membre de ce groupe d’amis, Jean-Pierre Jouyet, est lui aussi devenu un symbole de l’ouverture voulue par Nicolas Sarkozy, qui l’a nommé Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes.
François Hollande a depuis publiquement désavoué Jouyet, affirmant qu’il avait “perdu un ami de 30 ans”. Il ne s’est pas prononcé publiquement sur Jean-Maurice Ripert. Mais lorsqu’on lui demande: “avez-vous perdu des amis à cause de votre nomination?”, le nouvel ambassadeur à l’ONU se contente de répondre, sibyllin: “je les avais perdus avant”.
Les vacances de…
C’est le Boston Globe qui nous l’a appris. «Nicolas Sarkozy n’aurait pas eu à aller très loin des Champs-Elysées pour trouver une destination de vacances dont la plupart des Américains auraient rêvé. Un château dans la vallée de la Loire. Une maison en provence. Une villa sur la côte d’Azur. Mais non.» Il a choisi Wolfeboro dans le New Hampshire.
Pourquoi vient-il ici ? se demande un vacancier, cité dans un édito du Boston Globe. «Il a Nice et la Côte d’Azur juste à côté de chez lui. Nous on vient ici parce qu’on n’a pas les moyens de prendre l’avion.»
Parce que le New Hampshire est un état clé des primaires, Wonkette se demande si Nicolas Sarkozy finira par être le candidat du parti républicain aux prochaines présidentielles américaines.
Le président français est une méga star à Wolfeboro. Il a passé un quart d’heure dans un magasin de la ville, raconte le Union Leader «et il a été immédiatement reconnu par la propriétaire du magasin» (du village de 6000 habitants où il était en vacances depuis deux semaines).
Comme vous le savez déjà certainement, le président est parti à l’abordage d’un bateau de deux photographes qui n’ont pas compris ce qui leur arrivait. «Pouvez-vous imaginer un scénario dans lequel des reporters prendraient sans autorisation des photos du Président des Etats-Unis, pendant ses vacances dans un pays étranger? Bien sûr que non, parce que ceux-ci seraient aussitôt jetés dans des sacs de toile de jute par un commando de la NSA et envoyés dans une prison en Ouzbékistan pour y être torturés à mort…» réagit Wonkette.
«Bien que le président français ne mesure qu’1m60, tout ce que les paparazzi monolingues purent faire fut de faiblement supplier qu’on les avoine en anglais à la place». Le site montre une photo du président français en pétard. Il est torse nu. «Le fait que notre Président ne se retrouve jamais à moitié nu en train de hurler sur la presse est encore un sérieux signe du déclin de la prééminence de l’Amérique.»
Un éditorial du Boston Globe sur les règles de vacances des présidents (bien inspiré par un article du Figaro c’est un soit disant surnom français qu’on retrouve souvent dans la presse américaine ; c’est Sarkozy qui en 2004 à Washington a dit « en France, on m’appelle Sarko l’Américain », appel à témoins : quelqu’un a-t-il déjà entendu ce surnom en France ?) «a pu penser qu’il faisait ce que Rambo ou L’Inspecteur Harry aurait fait dans de pareilles circonstances». L’éditorial s’attend à ce que le président français se rende compte rapidement «qu’il n’a rien à gagner à se comporter en plus américain que les Américains». Le Boston Globe espère aussi que Nicolas Sarkozy ne copiera pas en Amérique «la tendance récente à la présidence monarchique».
Rendez-vous ensuite à Kennebunkport. « La famille Bush n’avait pas exactement déroulé le tapis rouge, mais elle avait hissé le drapeau français », raconte ABC News.
«Alors que le président Bush attendait dans l’allée entre ses parents, il avait l’air aussi fier qu’un lycéen attendant sa petite amie pour le bal de fin d’année.» Le journaliste David Wright donne le menu : hamburgers, hot-dogs, épis de maïs, et tarte au myrtilles. «Les myrtilles du Maine sont spéciales» a dit Bush. «Le Maïs du Maine est merveilleux à cette époque de l’année» a ajouté la Première Dame. Même avec tout ça, c’était difficile d’imaginer que quelqu’un puisse prendre l’avion depuis Paris pour un tel déjeuner.» Et le saviez-vous, en France, on appelle le président «Sarko l’Américain»… Revenons à la couverture de l’événement à Kennebunkport : «une armée de journalistes français ont envahi la salle de presse des journalistes de la Maison Blanche, fumant des cigarettes et à l’allure bien plus élégante que leurs ringards équivalents américains. Le clash des cultures fut instantané», écrit le correspondent d’ABC News (qui oublie de préciser que les correspondants français n’ont pas eu le droit de toucher aux sandwichs des journalistes de la Maison Blanche, on n’avait plus qu’à mâcher du tabac…)
Le Los Angeles Times a qualifié l’opération de «diplomatie hamburger». Dans un article sur le président américanophile (tiens, il paraît qu’en France on l’appelle «Sarko l’Américain»), on apprend que «le dirigeant français en vacances Nicolas Sarkozy a présenté un gracieux pot-pourri d’étiquette européenne à son arrivée : il a serré la main de Bush, embrassé la Première Dame Laura Bush sur les deux joues, s’est courbé pour un baise main à la mère du président Barbara Bush et a joyeusement « huggé » les deux jumelles Barbara et Jenna». Le correspondant Bob Drogin a trouvé que «la camaraderie avec des claques dans le dos» était aux antipodes de la visite du Britannique Gordon Brown le mois dernier à Camp David.
Les journaux américains sont discrets sur l’absence de Cécilia Sarkozy. Le Los Angeles Times rappelle que c’était elle qui était invitée à l’origine (par Laura Bush au G8). Le Washington Post rapportera le mardi qu’on l’a vue à Wolfeboro faire du shopping le lendemain de son «sévère mal de gorge» : «elle ne doit pas aimer les hot-dogs».
New York, capitale américaine de la longévité.
“Pourquoi les New Yorkais vivent-ils plus longtemps?” demande le New York magazine cette semaine. Selon le NY Department of Health, naître à New York en 2004 donne une espérance de vie de 9 mois supérieure à celle de l’Américain moyen. Un ratio inédit dans l’histoire démographique américaine: en 1990, encore, l’espérance de vie à New York était de 3 ans inférieure à la moyenne des Etats Unis. Aujourd’hui l’espérance de vie d’un new-yorkais est de 78,6 ans pour une moyenne américaine de 77,9 ans. Selon l’hebdomadaire, la chute de la criminalité, la lutte contre la toxicomanie et les meilleurs traitements contre le SIDA ont amélioré à eux seuls l’espérance de vie générale à New York. En effet, Clive Thompson, l’auteur de l’article, explique que, statistiquement, le fait de mourir de l’un de ces trois facteurs à 25 ans produit un impact plus élevé sur l’ensemble. A partir de ce raisonnement, “plus vous empêchez les gens de mourir jeune, plus vous faites progresser l’espérance de vie générale“.
Or, “c’est exactement ce que la ville de New York a fait” ces quinze dernières années, en faisant chuter la délinquance de façon spectaculaire, en offrant de meilleurs soins pour le traitement du SIDA, ou encore dans la lutte contre la toxicomanie – autant de facteurs de mortalité parmi les jeunes populations.
Salle de fitness géante.
Mais selon M. Thompson, c’est surtout la santé des new-yorkais, liée à leur style de vie urbain, qui fait progresser leur espérance de vie. Une véritable petite révolution copernicienne: “New York, connue comme la capitale du vice et de l’auto-destruction est désormais celle de la longévité. Que s’est-t-il passé?” s’étonne-t-il en ouverture de l’article. Michel Moulin, médecin généraliste Français à Manhattan n’est pourtant pas vraiment surpris. “Ici, la qualité de la vie bénéficie du meilleur de l’Amérique et du meilleur de l’Europe” s’enthousiasme-t-il. “Si vous habitez par exemple l’Oklahoma, vous ne pouvez pas vivre si vous n’avez pas de voiture. Et si vous en avez une, vous êtes toujours au volant, vous ne faites pas d’exercice, vous accumulez le choléstérol…A New York, vous êtes contraints de marcher toute la journée, et donc de faire de l’effort physique” explique-t-il. Clive Thompson va même plus loin, en considérant New York comme “une salle de fitness géante“: “beaucoup de chercheurs croient que les avantages de la ville pour la santé sont associés à l’exercice. Chaque pâté de maison devient une piste de course à pied, chaque station de métro devient un StairMaster, améliorant nos systèmes cardiovasculaires lorsque nous les pratiquons au quotidien.”
Pour le Dr. Moulin, la longévité s’explique par le moral à toute épreuve des new-yorkais. Exerçant à New York “depuis 1975“, il connait bien le mode de fonctionnement de ses habitants: “la vie est dure ici, mais les gens sont fiers de ce qu’ils font dans leur vie professionnelle. Dans leurs voisinages, chacun se connaît, se fréquente. Il y’a un soutien moral qui justifie la qualité de la vie à New York“.
Gentrification
Pour Clive Thompson, “plus vous conduisez, plus vous prenez du poids”. Dès lors, c’est surtout le type d’habitation urbain qui influe sur la longévité. Ainsi, vivre en centre ville permet d’être en meilleure santé que d’habiter “dans des grandes banlieues où vous devez prendre la voiture pour aller chercher un pack de lait”. Le stéréotype de l’American Way of Life (4×4, grands espaces résidentiels et Wal Mart) en prend un coup.
De l’autre côté de l’Atlantique, en tout cas, les mégapoles semblent connaître le même phénomène. En France, l’espérance de vie des Franciliens était de 73,7 ans en 1990, derrière trois autres régions de l’Hexagone. Depuis 2004, l’espérance de vie des habitants de l’Ile de France est désormais la plus élevée, avec 78, 4 ans pour une moyenne nationale autour de 77 ans. Dans les pays développés, les aspects (promiscuité, transports en commun, marche à pied) qu’offrent la vie urbaine seraient-ils devenus soudainement bons pour la santé? “Il serait biaisé de penser qu’il y’a une relation directe entre mode de vie urbain et longue espérance de vie” prévient Claire Mauriat, médecin de santé publique à Paris, qui met plutôt en avant le niveau de vie des habitants des centre ville et la gentrification.”Cela passe avant tout par le fait que les gens qui vivent dans le centre ville sont des gens aisés et bien éduqués. Sur le plan épidémiologique, le bobo parisien et l’habitant de Manhattan sont ceux qui ont la plus grande espérance de vie“.
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